« Elle est surprise d’être aussi vulnérable, encore capable de douleur. Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d’honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s’habitue à endurer n’importe quoi et à survivre à tout prix. On se croit endurcie, souillée de bout en bout. L’âme en acier trempé. » Nadine et Manu sont deux filles de leur époque, à une nuance près : elles refusent de subir la vie, ses frustrations et ses défaites. Alors, elles forcent le destin à accomplir leur volonté, persuadées que tout ce qui ne les tuera pas les rendra plus fortes. De casses de supermarché en revanches sanglantes, elles deviennent des prédatrices insatiables et sans scrupules, parsemant leur sale balade de sentences bien brutales, syncopées et implacables.
UN ROMAN DIFFICILE A ABORDER
Bon, par où commencer… Déjà, c’est mon premier Despentes ! Et ensuite, soyons honnêtes, je savais que ce roman était du genre à choquer et je l’ai acheté justement pour tester ce point. Et je n’ai pas été déçue ! Sur l’aspect choquant du moins. Pour le reste, je n’ai d’une manière globale pas adhéré à l’histoire.
Bon, alors, de quoi ça parle ? On suit les histoires parallèles de Nadine et Manu, deux nanas un peu paumées et aux vies pas franchement simples, entre prostitution et alcoolisme, dont les chemins finiront par se croiser suite à un pétage de plomb chacune de leur côté. De là s’ensuit une cavale en binôme et un road-trip dont les maîtres mots deviennent carnage, abus, luxure, boisson et meurtres.
Côté écriture, ça va, le style (si on fait abstraction du contenu à proprement parler) est fluide et plutôt sympa à lire.
Côté contenu… C’est une autre paire de manche.
DU TRASH GRATUIT ?
C’est honnêtement ce que j’ai pensé de ce roman. Sous couvert de misère, d’environnement difficile, de traumatismes, on nous présente un récit totalement trash, hardcore tant dans ses descriptions que dans ses faits, et j’avoue avoir un peu de mal à saisir la cause que cela sert… Je lis des chroniques qui font allusion à Thelma & Louise, d’autres à un féminisme poussé à son extrême… Non, je ne l’ai pas, même en 2022, même si oui, en 1999 c’était “couillu” de sortir un roman comme ça. Je ne comprends pas à quoi aspirent Nadine et Manu, je ne comprends pas ce qui les rend heureuses et les motive, même si ok, la vie les a brisées et du coup elle s’en fichent d’à peu près tout et n’accordent pas grande importance à grand chose, ni même à la vie en elle-même… Mais alors, quelle leçon de morale ? Qu’est-ce qu’il faut en tirer ?
Ce n’est pas tant que j’ai été choquée, mais les scènes sexuelles gores, les scènes de meurtres, de biture… Je les ai trouvées redondantes et sans grand intérêt dans leur description hyper poussée.
Je n’ai honnêtement pas non plus réussi à m’attacher à ces deux femmes, que j’ai trouvées assez rebutantes et sales.
Mais après tout, peut-être que c’était le but de l’auteure ? Faire réagir même dans le mauvais sens ? Si c’est ça, c’est un pari gagné.
VERDICT
Je ne m’éterniserai pas sur cette chronique, inutile de descendre ce livre qui m’a juste échappé mais qui doit très certainement plaire à beaucoup d’autres lecteurs. Je n’ai pas adhéré, j’ai mis beaucoup trop longtemps à le lire, je me suis ennuyée et lassée assez rapidement. Mais peut-être que vous y trouverez un sens que je n’ai pas vu, ou tout simplement que l’ambiance de ce roman vous plaira ! A vrai dire, je n’ai même pas su classer ce roman… Et je n’ai pas vraiment envie d’en voir l’adaptation ciné.
4 commentaires
Je l’avais lu plus ou moins à sa sortie, de même que d’autres titres de Virginie Despentes, et il ne me laisse pas un souvenir impérissable, au contraire. En ce temps-là, il y avait une sorte de petit courant trash, avec aussi Christine Angot.
Bonne journée!
J’ai quand même bien envie de tenter d’autres Despentes, histoire de ne pas rester sur cette déception…!
Bonjour Dareel,
Coïncidence? Je viens de voir que les éditions Grasset annoncent une nouvelle publication d’elle est annoncée pour cet automne, intitulée simplement “Cher connard”. Tout un programme, apparemment…
Bonne après-midi!
Coucou,
Exact, le 17 août… Pourquoi pas essayer pour voir si vraiment ça le fait ou pas avec elle !