L’homme de Primrose Lane : on ne lui connaissait pas d’autre nom. Sans famille, sans amis, il vivait reclus dans une petite ville de l’Ohio. Quand on le retrouve assassiné, la stupeur du voisinage est totale. Personne n’est capable d’expliquer pourquoi il a été tué, et son passé est une énigme. Si l’on découvre, en effet, que l’homme de Primrose Lane était immensément riche et qu’il tenait depuis des années un journal relatant à son insu les moindres faits et gestes d’une jeune fille du quartier, sa véritable identité reste un mystère.
Qui était vraiment l’homme de Primrose Lane ? Et qui souhaitait le voir mourir ? Quatre ans après les faits, l’écrivain David Ness décide de consacrer son nouvel ouvrage à cette affaire. Mais son enquête se mue progressivement en obsession fiévreuse, une obsession qui va le mener aux portes de la folie.
AMATEURS D’ENQUÊTES DENSES ET COMPLEXE, BIENVENUE
Et je commencerai tout de suite cette chronique par un wow, cool ! Cette enquête menée par un écrivain sur le retour est plutôt addictive et nous offre un véritable page-turner. Que se passe-t’il quand l’homme louche du quartier est assassiné, et qu’on retrouve un carnet où il relate la vie entière d’une femme qui ne le connaissait pas, et ce depuis sa naissance ? Hé bien on a droit à une sacrée enquête bourrée de retournements de situations. Accrochez-vous, il faut suivre !
UNE HISTOIRE EN PLUSIEURS TEMPS
Niveau composition de son roman, James Renner fait très fort aussi. On commence tranquillement par une histoire dans le quotidien de David, avant de se retrouver assommé de flash-backs de ce qui s’est passé avant sa phase apathique niveau écriture, pour revenir ensuite au moment présent… De quoi s’y perdre un peu si on n’est pas concentré. Et pourtant, cette technique sert très bien l’ambition de l’auteur quant à son récit. On mène l’enquête avec lui à propos de cet homme de son voisinage qui portait des moufles en permanence, et qui a été retrouvé sordidement tué. Quel lien Elisabeth, la femme de David avait-elle avec lui ? Pourquoi cet étrange carnet retrouvé dans la maison du défunt ? Et surtout, quel rapport avec cet homme qui a permis d’éviter le kidnapping d’Elisabeth lorsqu’elle était petite ?
Le roman est ainsi composé de 3 parties différentes, comme 3 histoires, ou plutôt 3 chapitres d’une même histoire. On voit venir les choses même si ça reste flou, on sent qu’on tient le truc… Et bim, ça nous échappe ! Très malin.
Après avoir innocenté un détenu exécuté grâce à son premier roman et perdu sa femme pendant cette période, David essaie tant bien que mal de résoudre un nouveau mystère qui va le faire sombrer dans l’obsession. Tant que l’identité de l’homme de Primrose Lane ne sera pas connue, il n’aura plus de répit, quitte à laisser de côté sa relation avec son fils Tanner.
C’est simple, je n’arrive pas à faire autre chose qu’une chronique confuse pour parler de ce roman, tant l’auteur joue avec nous !
VERDICT
Certains diront que c’est du génie, d’autre du n’importe quoi. Je crois que je fais malheureusement partie de la catégorie des lecteurs qui a été perdue par le retournement de situation aux trois quarts du livre. Et même si on digère les infos et qu’on comprend où l’auteur veut en venir, je ne suis pas sûre d’avoir adhéré. Spoiler : le retour dans le temps pour empêcher le mal d’être commis, voilà qui a inspiré bien des artistes. On y a tous un jour pensé. Mais mélanger cet univers si terre-à-terre qu’est l’enquête de l’écrivain avec un monde abracadabrantesque dans lequel il existe des “oeufs à remonter le temps”, ça ne m’a pas vraiment plu.